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Centre national de données et d'informations sur la faune de Suisse
 
Lycaena dispar
(Haworth, 1802)
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Famille: Lycaenidae
Espèce: Lycaena dispar (Haworth, 1802)

Statut de menace (CH): VU

Auteur-e-s: Emmanuel Wermeille, Nicola Patocchi, Goran Dušej
Dernière mise à jour: 24.07.2019

Description et critères de détermination

Le Cuivré des marais (Lycaena dispar) est la plus grande des 7 espèces de cuivrés présentes en Suisse. Le mâle a le dessus orange brillant vif, avec des taches discoïdales noires (A), moins marquées sur les ailes postérieures. La femelle a le dessus orange moins vif et garni de taches foncées, qui forment un ombrage plus ou moins fortement développé sur les ailes postérieures (B). Le dessous de ces dernières est gris, bleuté dans la partie basale (C), avec une bande marginale externe orange (D), des taches noires cerclées de blancs et une tache discoïdale caractéristique, en forme de trait (E).

En haut: L. dispar vu de dessus, mâle à gauche et femelle à droite.
En bas: face inférieure du mâle de L. dispar (à gauche) et d’une femelle de L. hippothoe, très ressemblante, avec le dessous de l’aile postérieure grisâtre et une bande orange particulièrement bien marquée (à droite) : elle s'en distingue par l'absence de suffusion bleue à la base de l'aile et deux taches discoïdales distinctes et non fusionnées en forme de trait. Photos © Emmanuel Wermeille.

Régulièrement présentes en Suisse dans les mêmes sites, les deux espèces suivantes se distinguent assez aisément pour une personne avisée.

Régulièrement présentes en Suisse dans les mêmes sites, les deux espèces suivantes se distinguent assez aisément pour une personne avisée.

L. phlaeas : taches sur le dessus des ailes antérieures (F) plus irrégulières et dessous des ailles postérieures (C) gris brunâtre avec des taches très peu marquées.

L. tityrus : taches sur le dessus des ailes antérieures (G) plus nombreuses chez la femelle qui possède une ligne de points supplémentaires (les mâles ont le dessus des ailes antérieures brun foncé et sont donc faciles à différencier). Le dessous des ailles postérieures (C) est jaunâtre.

Dessins © Hans-Peter Wymann.

Espèce à tendance montagnarde, L. hippothoe n'est en principe pas présente dans les zones actuellement occupées par L. dispar en Suisse. Les deux espèces pourraient néanmoins se rencontrer en même temps dans des secteurs proches, un peu plus en altitude, dans le Jura notamment. Chez L. hippothoe, le dessous de l'aile postérieure est généralement plus brunâtre (C), avec surtout deux taches discoïdales rondes (E) et non en forme de trait (caractère important pour distinguer certaines femelles très proches de L. dispar, cf. photo ci-contre) ; le dessus du mâle est plutôt rouge brique, avec une suffusion violette sur l'aile postérieure chez la forme du Jura et du Nord des Alpes (H).

Également plutôt montagnarde, L. virgaureae se distingue facilement par les taches blanches présentes sur le dessous des ailes postérieures; en Suisse, elle est en principe absente dans les régions occupées par L. dispar.

Œufs, chenille jeune et de dernier stade de L. dispar et oeuf de L. tityrus (tout à droite). Photos © Emmanuel Wermeille.

La recherche des œufs à la bonne période sur les plantes hôtes est un moyen efficace pour mettre en évidence la présence de L. dispar. D'un diamètre d'environ 0.6 mm, ils sont relativement faciles à identifier à l'aide d'une loupe de terrain. Gris-beige très clair, il présente une structure bosselée avec des sillons disposés en étoile. Cet aspect caractéristique diffère nettement des autres cuivrés qui ont des œufs plus sphériques avec des alvéoles plus ou moins grandes et marquées. Comme les jeunes chenilles ne consomment pas le chorion (enveloppe de l'œuf), celui-ci permet de détecter l'espèce même après l'éclosion des larves.